Crédit image : première.fr
Le plus grand festival de cinéma a perdu de sa superbe. Avant de me jeter la première pierre, laissez-moi vous expliquer les raisons d’un tel désenchantement. .
D’une part, le palmarès 2012 est un brin conventionnel et sans surprise, aucune. D’autre part, où est passée la prise de risque qui faisait le sel de l’édition 2011? où est passé l’épique qui faisait la singularité de cette même édition? Et enfin, pourquoi récompenser des auteurs, certes très talentueux (dixit Haneke et son Amour) mais dénué de fougue et de génie.
Les thématiques abordées lors du festival : le capitalisme déguisé via le très mauvais Cosmopolis du feu David Cronenbourg (un peu facile, je sais), les dangers de la télé-réalité avec Reality (pas vu) ou encore la comédie sociale avec La part des anges d’un réalisateur habitué à côtoyer les feux de l’escalier, Sir Ken Loach (17 participation dont 11 films en compétition!) Voici un tableau assez représentatif du manque d’ambition du festival cette année. La faute à qui? Certainement au cardinal Super Nani Morretti qui faute de récompenser les films de la boite de prod qui produit ses films (favoritisme quand tu nous tiens) nous assène d’un palmarès qui prime des films d’auteurs avec un grand A.
Enfin, le festival ne serait pas vraiment à la hauteur de sa réputation si il n’y avait pas les grands absents de la compétition. Wes Anderson pour son chef-d’uvre Moonrise Kingdom, Audiard, avec son viscéral De rouille et d’os, Mud de Jeff Nichols, Des hommes sans loi de John Hillcoat (trop hollywoodien pour le festival?) et enfin Killing Them Softly d’Andrew Dominik. Honnêtement, ça aurait eu de la gueule un palmarès pareil, non?
Comme nous n’allons plus rejouer le match, on va se la jouer fair play, et dire un grand bravo à Thierry Frémeaux (président du festival) pour son audace et son pluralisme cinématographique.
Mais sans plus attendre, voici le palmarès complet de cette 65 ème édition :
–Palme d’Or: Amour de Michael Haneke
–Grand Prix: Reality de Matteo Garrone
–Prix d’interprétation féminine: Cosmina Stratan et Cristina Fluturdans Au-delà des collines
–Prix d’interprétation masculine: Mads Mikkelsen dans La Chasse
–Prix de la mise en scène: Carlos Reygadas pour Post Tenebras Lux
–Prix du jury: La part des anges, de Ken Loach
–Caméra d’Or: Les bêtes du sud sauvage, de Benh Zeitlin
–Prix du scénario: Au-delà des collines, de Cristian Mungiu
–Prix du court métrage: Silence, de L. Rezan Yesilbas
Autrement, si vous vous voulez regardez un bon film de genre, qui ne prend pas le spectateur de haut, on vous conseille Prometheus. Fausse prequelle du chef-d’oeuvre de la science fiction, j’ai nommé Alien. On pensait Ridley Scott mort et enterré après sa série de nanar: Kingdom of Heaven, Hannibal ou encore Robin des bois pour ne citer que ceux-là. ô miséricordieux, le bougre revient avec un film qui poutre sévèrement et qui respecte visuellement et narrativement son illustre modèle. On vous le dit, Prometheus est un blockbuster ambitieux qui vous fera aimer à nouveau, ce genre cinématographique laissé pour compte depuis quelques années, la science fiction. Un Grand film on vous dit!
Nicolas
Prochainement au cinéma Le Florival
31 mai 2012 at 11 h 36 min
Belle analyse mon cher Nicolas, on va se précipiter pour voir le fameux Ridley Scott. Quant au palmarès, je crois que tu as tout dit ! Merci.
Frida
PS : Vous autres lecteurs, allez-y, lâchez les com’, il y a matière.
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5 juin 2012 at 12 h 21 min
Bonjour
J’ai été également déçue par les résultats mais j’ai tout de même envie de voir « Amour ».
J’ai beaucoup aimé le film de Wes Anderson, « Moonrise Kingdom », je ne sais pas si c’est un chef d’oeuvre mais comment ne pas récompenser ce très joli conte qui présente l’histoire de deux enfants qui veulent rester ensemble quoiqu’il arrive, en dépit des adultes. Une belle histoire d’amitié donc, mais aussi de solidarité et d’empathie. Certes, il faut se laisser porter par l’univers de Wes Anderson, j’ai trouvé cela un peu difficile au début mais les personnages sont tellement attachants et bien incarnés qu’on finit par se laisser entraîner. Ce film méritait d’être primé d’une manière ou d’une autre 🙂
Quant au film de Jacques Audiard, « De rouille et d’os », je ne m’en suis pas encore remise. Oui, « viscéral » est un terme juste, le film prend aux tripes, on s’en prend plein la tronche pendant 1h55. C’est brut, brutal, choquant, poignant… Deux êtres complètement cassés, qui viennent de planètes différentes et fonctionnent de manière opposée, vont unir maladroitement puis de plus en plus intensément leur douleur et leur rage pour trouver (lui) et retrouver (elle) le goût de vivre et d’aimer. « Ce qui ne tue pas rend plus fort », c’est ce que montre ce film dont les images repassent dans notre tête longtemps après l’avoir vu… Je pense que je vais aller le voir une deuxième fois. Une mention spéciale aux trucages et effets spéciaux, complètement bluffants !
J’ai très envie de voir « Prometheus », surtout que j’aime beaucoup Noomi Rapace que j’ai vue récemment dans « Babycall », un film terriblement angoissant mais tellement bien fait et interprété !!
Cela fait un moment que je ne suis plus trop fan de Ken Loach, quant à Nanni Moretti, il n’aurait certes pas remporté la palme avec « Habemus Papam » malgré la très bonne prestation de Michel Piccoli…
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5 juin 2012 at 18 h 46 min
Christy, votre commentaire vient enrichir le billet de notre cher ami Nicolas, merci pour tout et nous nous réjouissons que vous fassiez partie de notre lectorat. Savez-vous qu’aujourd’hui le blog fête ses 5 ans ? ça s’arrose ! Excellente soirée. Des becs comme on dit ici.
Frida & Paco
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6 juin 2012 at 12 h 07 min
Joyeux Anniversaire et longue vie à ce blog si riche et intéressant 🙂
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